L'exploitation des jeunes filles aide-ménagères dans la chaîne de production, une autre forme de violation des droits de petites filles aide-méngères de moins de 15 ans à Bamako.

UN CARTON ROUGE A TOUTE ENTREPRISE FORMELLE OU INFORMELLE QUI UTILISE LES ENFANTS DANS SA CHAINE DE PRODUCTION.


Le thème du 25ème anniversaire de la journée international sur le travail des enfants portait sur l'élimination du travail des enfants dans la chaîne de production. Pour le GRADEM l'occasion était donnée pour partager avec l'auditoire, un phénomène qui prend de plus en plus de l'ampleur, il s'agit de l'exploitation économique des petites filles de moins de 15 ans dans la chaîne de production - vente d'eau, de jus et de friperie.

Un sondage à partir des filles accueillies dans son centre de protection était édifiant en plus des données recueillies auprès des jeunes filles vendeuses ambulantes de l'auto-gare de Sogoniko.

Par rapport à l’exploitation des enfants de moins de 15 ans, notamment les petites filles dans les chaînes de production comme vendeuse d’eau glacée, de jus, de friperie etc. de janvier à fin mai 2016, le GRADEM a reçu 36 jeunes filles mineures de moins de 15 ans sur 61 jeunes filles en détresse accueillies dans son centre d’accueil « Bamunan, Espoir et vie ».

Nombres de filles ayant exercée la vente d’eau glacée: 04 ; la vente de jus : 18 ; la vente de friperies : 14

L’apport économique dans la chaine économique

Ces jeunes filles en plus de travail domestique assuraient la vente avec une recette moyenne de :

  • 750 à 1000 F CFA pour l’eau glacée,
  • 1750 à 2000 F CFA pour le jus et la friperie

Pour une aide-ménagère qui fait la vente d’eau en plus de son travail domestique, mobilise environ en un mois de vente ((750 +1000)/2) * 30 jours = 1250 *30jrs = 15 750 F CFA, pour un salaire net compris entre 5000 F et 6000 FCFA.

Pour une aide-ménagère qui fait la vente de jus/ friperie  en plus de son travail domestique, mobilise environ en un mois de vente ((1750 +2000)/2) * 30 jours = 2750 *30jrs = 31 750 F CFA, pour un salaire net compris entre 6000 F et 7500 FCFA.

Les horaires de travail :

Un sondage auprès de 48 petites filles dont 36 en situation difficile accueillies et 12 actives à l’abord de l’auto-gare de Sogoniko nous donne des indices sur la vulnérabilité de ces enfants en mobilité.

Les jeunes filles témoignent être actives entre 6 heures du matin et 20 heures pour une majorité (soit 14 heures environ). La journée commence par ;

  • le travail domestique (6heures à 8 heures) ;
  • ensuite la vente (8heures à 17 heures) avec plusieurs séances d’aller-retour pour s’approvisionner en marchandise
  • et enfin le travail domestique (nettoyage, remplir les sachets, le service d’eau etc.) de (18heures à 20 heures)

Les problèmes que ces jeunes filles rencontrent :  

Pour les 36 filles accueillies au centre d’accueil du GRADEM :

Violences Physiques, violence verbale, négligences,

Manque de sommeil, épuisement sous le soleil,

Faim, harcèlement de certains clients,

Stress de la mévente, des impayés, etc.

Pour les 12 filles actives à l’abord de l’auto-gare de Sogoniko

  • Harcèlement sexuel
  • Refus de paiement par les apprentis chauffeurs et les coursiers. Le jour où les apprentis chauffeurs refusent de payer, elle va acheter l’eau en sachet des sapeurs-pompiers pour compléter sa recette.
  • Renversée par une moto lors de la vente
  • Passe la journée au soleil
  • Vol
  • Le jour où je ne vends pas beaucoup la patronne me prive de manger
  • Victime de Viol collectif,  2 fois par des garçons qui prétendaient tout acheter.

Une fille de 13 ans  a dit "J’ai fuis du village pour un mariage forcé et ici les hommes âgés m’ harcèlent en me proposant de l’argent souvent jusqu’à 5000FCFA" ;

 

Que pouvons-nous faire ?

Parents :

  • Evitez d’envoyer vos enfants de moins de 15 ans travailler en ville.
  • Inscrivez les enfants à l’école

OSC :

  • Mener les actions d'information et de sensibilisation auprès des ménages sur l'emploi des enfants de moins de 15 ans.    
  • Mener des campagnes de sensibilisations sur le maintien scolaire des enfants de moins de 15 ans ;
  • Mener des actions en amont sur la prévention de l’exode précoce des filles et n’engager plus les enfants de moins de 15 ans.
  • Mettre en place des actions de retrait des petites filles des pires formes de travail.

Etat :

  • Appliquer les textes juridiques protégeant le travail des enfants 
  • Soutenir les actions de sensibilisation et d’information de la population sur le travail des enfants
  • Mettre en oeuvre le Plan d'Action National de lutte contre le Travail des Enfants au Mali (PANETEM)