Les communes de Sakoïba et de Zan Coulibaly ont respectivement abrité, le mardi 9 et 10 juin 2020, dans les chefs-lieux des communes, les rencontres communales sur les méthodes éducatives traditionnelles non-violentes et sans châtiment corporel combinée à la vulgarisation du manuel d’inculturation des droits de l’enfant en trois (3) langues locales : Bamankan Bomu Donosso.Les représentants des maires de Sakoïba et de Zan Coulibaly, Elie DEMBELE et Ba DIENTA, ont présidé ces rencontres, en présence du Directeur du projet du Groupe de Recherche Action Droits de l’Enfants (GRADEM), Antoine AKPLOGAN, du DCAP de Ségou, les Comités de Gestion Scolaire, les groupements coopératifs, les leaders communautaires, les membres du RECOTRADE, les directeurs d’écoles.

 

 À l’entame de la rencontre, le Directeur Exécutif, dans son allocution,  a remercié les participants pour leur accompagnement dans les différents processus  d’élaboration du manuel.

C’est grâce à des années de travaux, dit-il, et avec l’implication  des différents acteurs intervenant dans le domaine de la protection et promotion des droits de l’enfant ainsi que d’autres personnes ressources compétentes à la matière que le manuel a vu le jour.

Il a rappelé aux participants d’en prendre soin du manuel et d’en faire bon usage de ses enseignements dans nos familles, communautés et les établissements  scolaires pour l’épanouissement de tous les enfants. 

Le Directeur du CAP de Ségou, N’Gozia DEMBELE, dira que l’une des importances du manuel  est son enseignement élargi des droits et devoirs de la famille, de la communauté et de l’enfant lui-même. A cet effet, chacun  doit comprendre son rôle et ce qui permettra à tous de savoir que l’éducation est complémentaire.

Il a exhorté les directeurs des écoles de faire usage de ce manuel  surtout lors des conseils des maitres pour s’imprégner de leurs véritables droits  et de l’importance de l’éducation non-violentes.   

Il dira que ce manuel apporte une connaissance plus approfondie des droits enseignés au cours d’instruction civique et morale. Il prend en charge des aspects spécifiques de droits  et qui pourra être un appui en outil didactique aux enseignants dans leurs cours d’instruction civique et morale.

Selon Kassim KOULIBALY, Président du Comité de Gestion Scolaire de Sakoïbougou, ce manuel est un ‘’ dictionnaire’’ du fait de sa transcription en trois (3) langues locales et  des mots et expressions  que contient le manuel. Il souhaite qu’il puisse être vulgarisé le plus que possible dans les différentes localités du Mali.

Quant à Araba DEMBELE, présidente du groupement coopératif de Sakoïbougou, estime que l’intérêt du manuel est d’abord sa diversité linguistique et de nombreuses personnes pourront tirer profit comme elle, bomuphone de son milieu. Avec cet outil, dit-elle, qu’elle sera en mesure de se servir et être serviable à la communauté.

Le représentant du maire de Sakoïba, fait savoir que chaque participant est ambassadeur pour la  défense et la protection de droits de l’enfant et la commune de Sakoïbougou s’engage à accompagner GRADEM dans l’atteinte de ses objectifs tout comme le représentant du maire de Zan Coulibaly. Ba DIENTA, représentant du maire, a aussi insisté à la restitution fidèle de la rencontre à la communauté de base et à  l’exploitation correcte du manuel  pendant son allocution à la clôture de la rencontre.

Ces rencontre furent l’occasion aussi de partager les résultats des méthodes éducatives traditionnelles non-violentes et sans châtiment corporel dans les deux communes.

En plus des méthodes éducatives traditionnelles collectées comme l’écoute, l’observation (regard), échange parent-enfant, priver l’enfant ou enfant-parent, couper l’enfant de ses plaisirs pour qu’il ne reprenne pas les mêmes erreurs, considérer  l’enfant comme son amis, Ne pas isoler l’enfant, consulter l’enfant sur toute chose lui concernant, plusieurs autres méthodes ont été citées par les participants.

Selon certains intervenants dans la commune de Sakoïba, l’éducation traditionnelle connait des mutations importantes due à l’influence de beaucoup de facteurs : la disparition progressive de l’éducation communautaire, c’est-à-dire l’enfant appartenait à toute la communauté mais maintenant elle est devenue individuel, elle se confiait à un homme ou une femme respecté  par toute la communauté, la vie en groupe de génération pendant les activités, aux moments des jeux empêchaient des mauvais comportement comme l’éducation sexuelle précoce des enfants. Le désintéressement et la moindre consécration  de temps des parents dans l’éducation de leurs enfants,  l’abandon des aspects positifs de l’éducation d’initiation (circoncision, rituelles d’initiatives) sans le bizutage sont les conséquences de la destruction de l’éducation traditionnelle.

Cependant, certains pensent que toute punition n’est pas synonyme de violence mais constitue une  mesure correctionnelle non violente et cette qualification de violence doit prendre forme lorsqu’elle atteint une certaine dose de tonicité. Par ailleurs, certes  des pratiques rigoureuses étaient de l’usage ; les méthodes pratiques de l’éducation traditionnelle non-violentes existaient comme les contes, ‘’découragement ‘’par des mots (ça peut tuer entre autres). S’agissant des violences dans l’enseignement scolaire, la vielle tradition de l’enseignement des langues étrangères a sa part de lègue qui selon les enseignants qu’il fallait taper pour que les apprenants (enfants) puissent apprendre une nouvelle langue.  

Pour certains participants de la commune de Zan Coulibaly, l’éducation des enfants revenait au dernier garçon des parents et qui le faisait sans contre cœur. Pour l’éducation d’initiation de l’enfant aux plantes médicinales par son maître, elle partait des commissions les moins utiles comme apprendre à l’enfant les noms des plantes, jusqu’à la maitrise des plantes. Les hommes de caste avaient une place prépondérante dans l’éducation non-violente. Ils remontaient la morale et encourageaient les ‘’Hommes’ ’à la bravoure sans être violent. Elle se Confiait l’éducation à quelqu’un de la communauté reconnu pour ses bons caractères.

 La communication GRADEM

         

Les encadreurs de l’association des pionniers de la commune 1 du district de Bamako avec les enfants ont réalisé une sortie pédagogique sur le droit à un nom, prénom et nationalité après 6 séances d’animation avec les enfants.

Cette journée a regroupée plusieurs personnalités (le maire de la commune, le chef de quartier, le directeur d’école et les enseignants) étaient présent 110 enfants dont 70 filles, 09 adultes dont une femme. Le maire dans son intervention se dit très satisfait d’être invité à cette activité qui se porte sur le droit cité dans le premier paragraphe, les autorités ont  confirmé leur adhésion, le maire a pris l’engagement de faire des jugements supplétifs pour tous les enfants qui ne disposent pas d’acte de naissance. Le chef de village à joint sa voix à celle du maire tout en remerciant le GRADEM pour cette action citoyenne que le Mali à impérativement besoin pour son développement.  Le directeur de l’école affirme que ce thème que les enfants ont traité est une vive réalité dans notre communauté sur 147 élèves  seulement 47 disposent d’acte de naissance, malheureusement les parents s’en moquent, d’autres s’en prennent à nous par des propos mal sain pour avoir demandé d’apporter l’acte de naissance de leur enfant. Le GRADEM est à saluer et à accompagner dans ce combat, à mon nom et au nom de tous les enseignants de l’école de Fadjiguila nous adhérons et accompagnerons la mise en œuvre de ce projet pour le respect et la protection des droits fondamentaux de nos enfants a affirmé le directeur.